Patrimoine NATUREL

HISTORIQUE DU JARDIN D’ESSAI

Créé en 1832, dans le but d’assainir un terrain marécageux en vue de le transformer en terre agricole, le Jardin devient une « Pépinière centrale du Gouvernement », qui s’étend d’abord sur 5 ha puis s’élargit à 18 ha en 1837. Par la suite, il devient « Jardin d’Acclimatation » puis « Jardin d’agrément » avec le développement de l’horticulture ; le but recherché étant d’introduire diverses espèces végétales afin de tester leur acclimatation et leur adaptabilité vis-à-vis du climat local. Le Jardin d’Essai manifeste son activité dans tous les domaines de l’agriculture et de l’horticulture et devient, de 1868 à 1913, un jardin botanique de renommée mondiale, considéré comme un des plus beaux jardins des zones tempérées et récipiendaire de nombreuses médailles d’honneur. La superficie actuelle du jardin est de 32hectares clôturés avec un arboretum de 03 hectares situé sur la colline des bois des arcades.

Missions du Jardin

La mission de conservation: La vocation du jardin d’essai vise la protection et la conservation ex situde la biodiversité dans le cadre du développement durable; ceci par la mise en place d’un protocole de suivi et de surveillance de la diversité biologique pour la préservation des ressources génétiques du patrimoine végétal et animal.

La mission de la recherche scientifique: Les activités du jardin en matière de protection de la biodiversité s’inscrivent aussi dans le cadre de la recherche scientifique et opérationnelle. A cet effet, le Jardin d’essai ouvre ses portes aux étudiants et chercheurs pour leur permettre d’observer de près la diversité floristique existante dans le jardin ainsi que le comportement d’animaux rares en captivité afin d’approfondir les connaissances scientifiques, notamment dans les domaines de la botanique ainsi que de la médecine vétérinaire.

La mission éducative : Sensibiliser les visiteurs à la protection de la biodiversité grâce à différents outils pédagogiques (Célébration des journées internationales, visite guidées, ateliers …).

Les grandes périodes du Jardin

Les grandes périodes ayant marqué le jardin d’essai sont résumées comme suit :
  • 1832-1842 : Phase d’établissement et d’organisation caractérisée par l’introduction et la vulgarisation de végétaux d’origine métropolitaine.
  • 1842-1867 : Le jardin prend le nom de « Jardin d’acclimatation » ; il développe une grande activité de recherche et d’expérimentation en testant plusieurs végétaux originaires des cinq continents et de différents milieux.
  • 1868 -1913 : sa diversité floristique donne au jardin sa renommée mondiale.
  • 1900 : création du parc zoologique.
  • 1913-1940 : Il retrouve sa destination première d’établissement gouvernemental : à la fois promenade ouverte au public, organisme central d’expérimentation et centre d’enseignement.
  • 1918 : création de l’école d’horticulture.
  • 1942-1946 : la réquisition du jardin et son occupation par les forces alliées causent des dégâts considérables, notamment avec les bombardements aériens et l’explosion, en août 1943 d’un bateau de munitions en face du jardin. Après un arrêt de plusieurs années, il est réhabilité en 1948 et reprend ses activités jusqu’en 1995.
  • 1963 : installation de l’institut national de la recherche agronomique au jardin.
  • 1978 : l’école d’horticulture devient l’institut de Technologie Moyens Agricole ITMA.
  • 1991 : Création de l’agence nationale pour la conservation de la nature ANN.
  • 1995-2005 : Il connait une longue période de déclin avec fermeture au public.
  • 2005–2007 : De grands travaux de réhabilitation sont menés dans le cadre de la coopération entre la Wilaya d’Alger et la Mairie de Paris afin de permettre au Jardin de retrouver son statut initial.
  • 02 mai 2009 : Le Jardin est inauguré par Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République et acquiert le statut d’établissement public à caractère administratif (EPA) sous la tutelle de la Wilaya d’Alger.
  • 05 janvier 2017 : modification du statut du Jardin qui devient établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), toujours sous la tutelle de la Wilaya d’Alger.
  • Décembre 2017 : installation officielle du nouveau Conseil scientifique du jardin par Monsieur le Wali de la Wilaya d’Alger.
  • Diversité paysagère

    Le Jardin du Hamma du point de vue structure architecturale se compose de manière globale de deux grands styles, appelés communément par « le jardin français » et « le jardin anglais » :

    Jardin au style français: il s’étend sur une superficie de 07 ha, présentant un alignement des plates-bandes fleuries surune longueur de 500m intercalé par 04 esplanades gazonnées et de deux plans d’eau et magnifique allée de Washingtonia, originaire du Mexique. Ce jardin est dominé par une terrasse, permettant une perspective sur la mer avec une grande plateforme de plus d’un demi-hectare, soutenue en contrebas par une longue galerie de colonnades (les voûtes).



    Jardin au style anglais: caractérisé parses allées irrégulières, des parcelles de formes et de tailles diverses comprenant des essences arborescentes et arbustives assez dense, réduisant la lumière et lui conférant un aspect de forêts tropicales. Ce jardin est agrémenté de pièces d’eau dont un grand bassin qui a été creusé en 1860 et qui renferme un îlot de verdure composé de musacées et palmiers il est cerné par de l’eau contenant une multitude d’espèces végétales aquatiques comme les Cyperus, nénuphars ainsi que des poissons carpe kois

    Allées du Jardin

    Le Jardin d’Essai du Hamma présente une structure architecturale particulière qui a fait sa réputation comme étant l’un des plus beaux jardins au monde. Il dispose de trois grandes allées longitudinales : l’allée des Dracaenas, l’allée des Ficus, et l’allée des Platanes qui le divisent en trois zones principales.

    Allée des Platanes : plantée en 1845. Composée de 3 espèces : orientalis, occidentalis et acerifolia avec un total de 113 arbres.

    Allée des Dragonniers Datant de 1847, cette allée est constituée par des Dracaena draco originaires des iles canaries et qui sont sur la liste rouge de l’IUCN des espèces en voie de disparition.

    Allée des Ficus : Plantée en 1864, composée de 161 arbres. En plus des allées principales le jardin d’essai dispose d’allées secondaires adjacentes : les Washingtonias, les Lauriers, les Trachycarpus, les Nolinas, les Cocos, les Yuccas, les Ginkgos. La faune spontanée du jardin proprement dite est représentée pour la majorité par une avifaune très diversifiée, plus de 60 espèces d’oiseaux y sont répertoriées, tels que la Merle noir, la mésange charbonnière, le Hibou grand-duc, le pic épeichette et la perruche à collier (échappée de captivité)

    qui donne la touche exotique au Jardin ; mais également par divers insectes et reptiles.

    zone expérimentale

    Réservée aux collections et aux aires de multiplication, couvrant une superficie de 1684.7 m2, les serres d’exposition et les serres annexes abritent une variété riche de taxons d’origines multiple.
    Plusieurs familles de plantes y sont particulièrement bien représentées dont, les Cactacées, les Broméliacées, les Bignoniacées, les Aracées. On y trouve aussi d'importantes collections thématiques consacrées aux fougères, aux plantes succulentes, aux épiphytes, aux plantes alimentaires tropicales

    Le Jardin d’Essai du Hamma cultive également dans ses serres des espèces faisant partie de la liste des plantes rares ou menacées établie par l'Union

    internationale pour la conservation de la nature (UICN). Enfin, une nouvelle serre multi-chapelle d’une superficie de 620 m² est nouvellement acquise, ce qui permettra au jardin d’augmenter sensiblement la capacité de multiplication.